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Montréal est un volcan tranquille (nouvelle)
Montréal est une ville de passage secrets
Revue Moebius (151)
En cette année où fleuriront les célébrations du 375e anniversaire de la ville, le dernier numéro de la revue de création littéraire se titre Montréal est une ville de passages secrets. Le passage secret : quel thème évocateur! Réminiscences du ludisme de l’enfance, fantastique et possibilités, jeux du hasard, un motif qui inspire ici dix-neuf auteurs. Ceux-ci sont encore étudiants et nouveaux dans les pages de Moebius ou, au contraire, des plumes confirmées. « Qu’on l’entende au sens littéral ou figuré, bibliothèque pivotante ou altération subtile de la réalité, la découverte du passage secret est une expérience éminemment singulière », comme nous le dit Lucie Bélanger dans sa présentation. On parcourt des quartiers et des rues connues, et l’on en révèle le potentiel caché ou surprenant. C’est à un beau voyage au sein de la « ravissante étrangeté » que le numéro 151 de Moebius nous convie.
Montréal est un volcan tranquille (nouvelle)
(extrait)
«Certains de mes souvenirs les plus profondément ancrés dans ma mémoire sont restés à jamais dans ce lieu impossible à retrouver ; dans ce Montréal que j’ai quitté pour soi-disant réussir ma vie. Ce Montréal, à distance et au goût de perfection; chaque jour toujours plus beau, chaque minute toujours plus étranger. Ville la plus cosmopolite d’entre toutes les villes, comme l’entendrait Sénèque, Cicéron, Marc Aurèle, Stefan Zweig et Emmanuel Kant. J’essaie toujours de comprendre ce concept de la ville d’origine dans l’universel ailleurs, alors que je prends racine en Italie, moi, peintre québécoise. Et si je ne retrouvais plus les passages secrets de mon enfance, clés de compréhension de cette île du Saint-Laurent qui m’appartient pourtant encore. Ces séjours provisoires, printemps éternels et autres parts, palais de la Nuit, palais des Songes, palais du Sommeil, qui trop brièvement donnent Tout, je vous le dis, ne ressemblent en rien à la ville d’où je viens. Si évidemment il peut y avoir véritablement un endroit d’où l’on est originaire. Or, si la possibilité de rentrer se présente, par son fleuve, sans hésiter, je me laisserai revenir. »