Il y a moins de vingt ans, l’ile de Nauru, en Océanie, était l’un des pays les plus riches du monde. Aujourd’hui, l’État est en faillite et la quasi-totalité du territoire ressemble à un désert de pierres en raison de la surexploitation du phosphate. Dans ce roman, librement inspiré de la chute de la République de Nauru, contrainte d’héberger le plus sordide établissement carcéral de la planète pour survivre, Julie Hétu jette un regard sur cette prison offshore et sur un étrange syndrome qui plonge les demandeurs d’asile dans un sommeil dont ils ne se réveillent plus.

Automne 2013. Eije pense à Nauru, son ile du Pacifique qu’elle a quit- tée six ans plus tôt afin de poursuivre des études en neuropsychologie à l’Université de Montréal. Dans quelques mois, elle va enfin rentrer et retrouver Kostan, plongé depuis six ans dans un sommeil profond, comme plusieurs migrants de Nauru atteints du syndrome de résigna- tion – sujet de thèse d’Eije.

À Nauru, la réalité laissée derrière elle la rattrape avec fulgurance. Le racisme et la violence autour des camps pour migrants ont monté d’un cran depuis que de plus en plus de réfugiés sont atteints du syndrome. À l’ombre d’un puissant laboratoire qui marchandise le temps et fait des tests sur les réfugiés, la petite République paie chèrement les consé- quences du salut économique retrouvé. C’est dans ce contexte qu’Eije tentera de sauver Kostan, au risque de tomber elle-même dans une ir- réversible léthargie.